Goering, Hess, Speer : trois figures du nazisme

 

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Photo d'Hermann Goering dans sa cellule de la prison de Nuremberg en décembre 1945 - AFP
Photo d'Hermann Goering dans sa cellule de la prison de Nuremberg en décembre 1945 - AFP

Hermann Goering, Rudolf Hess, Albert Speer: trois des 21 criminels nazis présents à Nuremberg ont particulièrement marqué l'histoire.

Hermann Goering
Né à Rosenheim (Allemagne) en 1893, Hermann Goering est le plus haut responsable nazi accusé au procès de Nuremberg. Pilote émérite pendant la Première Guerre mondiale, il entre au NSDAP (parti national-socialiste) en 1922 et devient le chef des milices paramilitaires des SA. En 1932, il est président du Reichstag.

Hitler au pouvoir, il ouvre les premiers camps de concentration où sont internés les opposants et crée la Gestapo. Il reconstitue la Luftwaffe, l'armée de l'air, et prépare économiquement la guerre via le plan de quatre ans. A l'entrée en guerre, ce personnage alors obèse et volontiers vantard est le successeur désigné d'Hitler.

Mais il perd de son influence après son échec dans la bataille d'Angleterre en 1941. Le 23 avril 1945, il est démis de toutes ses fonctions. Il se rend aux Américains à la fin de la guerre. Dépendant à la morphine, il subit une cure de désintoxication avant d'être jugé à Nuremberg. Pendant le procès, il est au centre de toutes les attentions et affirme son ascendant sur les autres accusés, justifiant les actes du régime.

Condamné à la pendaison, qu'il juge infamante, il se suicide en avalant une capsule de cyanure dans sa cellule quelques heures avant l'exécution, le 15 octobre 1946.

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Portrait de Rudolf Hess daté du 29 avril 1935 - AFP
Portrait de Rudolf Hess daté du 29 avril 1935 - AFP

Rudolf Hess
Né à Alexandrie (Egypte) en 1894, Rudolf Hess est un des premiers compagnons de route d'Hitler. Inscrit au parti nazi dès 1920, il participe au putsch manqué de Munich. Arrêté et incarcéré avec Hitler, il l'aide à rédiger « Mein Kampf » . Secrétaire particulier d'Hitler en 1925, il devient officiellement son adjoint en 1933, puis son deuxième successeur désigné après Goering en 1939. Mais il est marginalisé au début de la Seconde Guerre mondiale.

En 1941, dans des circonstances qui ne sont toujours pas éclaircies, il s'envole secrètement vers l'Ecosse pour tenter de négocier un accord de paix avec le Royaume-Uni. L'initiative se solde par un échec et il est incarcéré. Sa santé mentale fait alors l'objet d'interrogations, qui persisteront pendant le procès de Nuremberg, où les observateurs notent son comportement erratique et ses déclarations incohérentes.

Condamné à la perpétuité, il est retrouvé pendu en 1987, à l'âge de 93 ans, dans la cellule de la prison de Spandau (Berlin-Ouest), dont il était le seul détenu. Il était alors le dernier des accusés à être encore incarcéré. Contrairement à d'autres dignitaires nazi, la dépouille de Hess n'a pas été incinérée, mais enterrée à Wunsiedel (Bavière), donnant lieu chaque année à des rassemblements néonazis. Pour y mettre un terme, ses restes ont été exhumés en 2011 et ses cendres ont été dispersées.

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Albert Speer durant la seconde guerre mondiale - AFP
Albert Speer durant la seconde guerre mondiale - AFP

Albert Speer, le repenti
Né à Mannhein (Allemagne) en 1905, Albert Speer est l'architecte du Troisième Reich. En 1931, il assiste à un discours d'Adolf Hitler et, subjugué, prend sa carte du parti national-socialiste. Sa première commande pour le régime est peut-être la plus connue: le gigantesque complexe accueillant les grands rassemblements nazis à Nuremberg, qui se veut le reflet de la puissance du régime. C'est aussi lui qui conçoit le pavillon allemand pour l'Exposition universelle de 1937 à Paris et la Chancellerie du Reich.

En 1942, il devient ministre des Armements et de la Production de guerre. Celle-ci repose sur l'utilisation de main d'oeuvre concentrationnaire réduite à l'état d'esclavage. En 1945, il se rend compte que l'Allemagne va perdre la guerre et prend ses distances avec Hitler, s'opposant à sa politique de "terre brûlée".

A Nuremberg, il est le seul accusé à assumer ses responsabilités. Il est condamné à 20 ans de prison et libéré en 1966. A sa libération, Alfred Speer a publié plusieurs livres de mémoires, dans lesquels il redisait sa culpabilité. Il est mort en 1981 d'une crise cardiaque, lors d'un voyage en Grande-Bretagne.