Vingt-et-un criminels nazis sur le banc des accusés
Premier procès de l'Allemagne hitlérienne, Nuremberg rassemble sur le banc des accusés 21 des plus hauts dignitaires du régime, ainsi que huit organisations. A l'ouverture des débats, tous les responsables plaident « non-coupable » .
LES DIGNITAIRES :
- Hermann Goering: Le plus haut dignitaire du Reich encore vivant après les morts d'Adolf Hitler, Joseph Goebbels et Heinrich Himmler. Ancien dauphin du Führer, commissaire à l'aviation, commandant de la Luftwaffe, ministre de l'Intérieur de Prusse et ministre du Plan quadriennal.
- Rudolf Hess. Représentant officiel d'Hitler auprès du parti nazi (chef de la chancellerie du NSDAP) et membre du Conseil de la défense du Reich, il a participé à la rédaction des lois de Nuremberg en 1935. Prisonnier en Angleterre depuis mai 1941, son état mental est l'objet d'interrogations à l'ouverture du procès.
- Joachim von Ribbentrop. Ministre des Affaires étrangères depuis 1938.
- Wilhelm Keitel. Chef du haut commandement de la Wehrmacht de 1938 à 1945.
- Julius Streicher. Directeur du journal antisémite Der Stürmer et Gauleiter (responsable régional) de Franconie (région en Bavière). Il a organisé un boycott des commerçants juifs en 1933 et appelé à l'extermination des Juifs.
- Ernst Kaltenbrunner. Un des principaux responsables du système policier nazi. A partir de 1943, dirige le SD (service de sécurité) et le RSHA (office central de la police de sécurité).
- Alfred Rosenberg. Théoricien du nazisme et ministre des Territoires occupés de l'Est.
- Hans Frank. Reichsleiter (gouverneur) du parti nazi, ministre et gouverneur général de Pologne. Surnommé le « bourreau de Pologne » .
- Wilhelm Frick. Principal auteur des lois antisémites de Nuremberg en 1935.
- Hjalmar Schacht. Président de la banque centrale, la Reichsbank (1933-39) et ministre de l'Economie (1934-37). Accusé d'être impliqué dans la tentative d'attentat contre Hitler le 20 juillet 1944, il est interné en camp de concentration jusqu'à la fin de la guerre.
- Arthur Seyss-Inquart. Ministre de l'Intérieur de la République autrichienne en 1938, il a activement pris part à l'Anschluss. Commissaire du Reich pour les Pays-Bas.
- Karl Doenitz. Commandant en chef de la marine de guerre allemande.
- Walther Funk. Successeur de Hjalmar Schacht à la tête de la Reichsbank et au ministère de l'Economie.
- Albert Speer. Architecte du parti nazi et ministre des Armements.
- Baldur von Schirach. Chef des Jeunesses hitlériennes.
- Fritz Sauckel. Commissaire du Reich pour la main d'oeuvre, responsable de la déportation des travailleurs des pays occupés vers l'Allemagne.
- Erich Raeder. Commandant en chef de la Marine jusqu'en 1943.
- Alfred Jodl. Chef du bureau des opérations du Haut Commandement des forces armées.
- Franz von Papen. Prédécesseur d'Hitler au poste de chancelier, puis ambassadeur en Autriche et en Turquie.
- Constantin von Neurath. Ministre des Affaires étrangères (1932-38).
- Hans Fritzsche. Directeur du service de la radio au ministère de la Propagande.
Trois autres accusés ne sont pas présents au procès:
- Martin Bormann, successeur de Hess comme adjoint d'Hitler et chef de la chancellerie du NSDAP est jugé par contumace. Il est en fait mort en essayant de s'enfuir du bunker d'Hitler le 1er mai 1945.
- Gustav Krupp von Bohlen und Halbach, dirigeant du groupe Krupp Ag, est considéré comme médicalement inapte à suivre le procès.
- Robert Ley, dirigeant du Front allemand du Travail, se suicide dans sa cellule avant l'ouverture du procès le 25 octobre 1945.
LES ORGANISATIONS :
- Le cabinet du Reich.
- Le corps des chefs politiques de la NSDAP (Parti national-socialiste allemand des travailleurs)
- La Gestapo, la police politique du Troisième Reich
- La SS, initialement chargée de la protection rapprochée d'Hitler, devenue une des principales organisations du régime nazi
- Le SD, service de renseignement de la SS et du parti nazi
- La SA, organisation paramilitaire du parti nazi.
- L'Etat-major général
- Le Haut commandement des forces armées allemandes