La peine de mort en vigueur dans 58 pays

 

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Manifestation d'Amnesty International contre la torture et la peine de mort, le 2 juillet 2009 à Paris - Emilien Cancet - AFP
Manifestation d'Amnesty International contre la torture et la peine de mort, le 2 juillet 2009 à Paris. Emilien Cancet - AFP

La peine de mort est encore en vigueur dans 58 pays, selon les chiffres publiés en juin 2016 par Amnesty International (AI). Parmi les 140 autres pays, 102 l'ont abolie pour tous les crimes selon AI, 6 pour les seuls crimes de droit commun. 34 autres sont abolitionnistes en pratique après au moins dix ans sans exécutions selon AI.

En 1981, la France était le 35e Etat au monde à abolir la peine de mort, le dernier en Europe de l'Ouest. Aujourd'hui, dans toute l'Europe elle n'est plus en vigueur qu'au Bélarus.

Cependant, d'après les chiffres d'AI, environ la moitié de l'humanité - notamment dans des pays fortement peuplés comme la Chine, l'Inde et les Etats-Unis - vit toujours sous la menace de la peine capitale.

Selon AI, 25 pays ont exécuté au moins 1.634 personnes en 2015, et ce chiffre ne tient pas compte des exécutions en Chine, car ce pays ne communique pas ses chiffres. Ces 1.634 exécutions avouées représenteraient une « envolée consternante » de 54% selon AI, par rapport à 2014 qui avait connu une diminution de 22% par rapport à 2013.

AI note une forte augmentation des exécutions en Iran (977 en 2015 contre 289 en 2014) et en Arabie saoudite (158 en 2015 contre 90 en 2014). L'organisation constate aussi que le Pakistan est devenu « l'un des trois pays qui procèdent au plus grand nombre d'exécutions au monde », avec 326 mises à mort depuis la levée du moratoire en décembre 2014.

Ces statistiques n'incluent pas les milliers d'exécutions en Chine, où les chiffres sont classés secret d'Etat. La Chine tient le triste record avec davantage d'exécutions que le reste du monde non-abolitionniste. « Des milliers » de condamnations à mort y auraient été prononcées en 2015, comme chaque année, selon AI.

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Une femme est conduite à l'exécution, immédiatement après sa condamnation, le 20 avril 2001 à Pékin - AFP
Une femme est conduite à l'exécution, immédiatement après sa condamnation, le 20 avril 2001 à Pékin - AFP

Les suppliciés y sont généralement tués par balle, souvent au cours d'exécutions de masse et en public. En dehors des grandes villes, on exécute aussi par injection léthale dans des camionnettes d'exécution, spécialement aménagées pour permettre des prélèvements d'organes. Mais même en Chine, le parlement a récemment réduit le nombre de crimes passibles de la peine de mort.

Au Japon, après une interruption, notamment en 2011, liée à la présence de ministres de la Justice hostiles à cette sanction, le pays a repris en mars 2012 des exécutions. Il en a pratiqué trois en 2015.

Sur le continent américain, les Etats-Unis demeurent le seul pays à procéder à des mises à mort : 46 en 2010, 35 en 2014, 28 en 2015. En tête, le Texas qui a exécuté treize personnes en 2015.

Par ailleurs, une cinquantaine de peines de mort ont été prononcées en 2015, contre 72 condamnations en 2014, chiffre qui était déjà en diminution par rapport aux 95 sentences de 2013. Mais AI relativise cette diminution en invoquant un manque de chiffres.

Sur les 50 Etats fédérés, 19 ont officiellement banni la peine de mort et 10 autres ne l'appliquent pas. En décembre 2015, 3.000 personnes étaient dans les couloirs de la mort, un chiffre stable par rapport à 2014.

Sur le continent, le Guatemela et plusieurs Etats des Caraïbes n'ont pas aboli officiellement la peine de mort.

En Iran, les exécutions sont en forte augmentation depuis plusieurs années. En 2014, AI expliquait qu'elles étaient difficilement chiffrables à cause de nombreuses exécutions « cachées », révélées par des témoignages crédibles.

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La chambre d'exécution de la prison de Lucasville (Ohio), le 30 novembre 2009 - Lucile Malandain - AFP
La chambre d'exécution de la prison de Lucasville (Ohio), le 30 novembre 2009. Lucile Malandain - AFP

La peine capitale est majoritairement appliquée aux opposants du régime et aux trafiquants de drogue. L'Iran est le seul pays à exécuter des mineurs, ce qui est interdit par les traités internationaux. Les exécutions se déroulent souvent en public et à l'aide de grues qui soulèvent les condamnés auxquels on passe une corde autour du cou pour les asphyxier lentement. Le code prévoit toujours la lapidation mais cette méthode ne serait pas appliquée.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, AI n'a recensé aucune exécution par lapidation en 2014, même si une femme adultère a été condamnée à cette peine aux Emirats arabes unis.

En Afrique, sur 54 Etats membres de l'Union afraicaine, 37 Etats ont aboli, en droit (18) ou en fait (19), la peine de mort.

Au Bélarus, seul pays d'Europe à ignorer les pressions internationales, aucune exécution n'a été pratiquée depuis avril 2014. Amnesty estime à plus de 400 le nombre de personnes exécutées depuis l'accession à l'indépendance en 1991.

Le nombre de condamnations à mort dans le monde est supérieur à celui des exécutions. En 2015, au moins 1.998 personnes ont été condamnées à mort dans 55 pays. Ce chiffre représente une diminution de près de 20%. L'année 2014 marquait en revanche une hausse de 28% par rapport à 2013, année où 1.925 condamnations à mort avaient été recensées. Amnesty International observe que le nombre de condamnations a continué d'augmenter en Egypte (539 contre 509 en 2014), mais qu'elles ont beaucoup diminué au Nigéria (171 contre 659 en 2014).

De plus, dans certains pays - la Barbade, l'Iran, la Malaisie, le Pakistan, Singapour et Trinité-et-Tobago - la peine de mort est obligatoire pour certains faits.

Souvent, les condamnés attendent longtemps leur exécution. Fin 2015, AI évaluait à « au moins 20.292 détenus » le nombre de condamnés à mort dans le monde, contre 19.094 en 2014 et 17.833 en 2010. Condamnations souvent prononcées au terme de procédures discutables ou pour des crimes qui ne figurent pas parmi les « crimes les plus graves » énumérés par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, disait AI dans son rapport 2014.

Malgré ces constatations, Amnesty estime que « la tendance à long terme est nette, le monde abandonne progressivement la peine de mort ».

 

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2000 : Pétition de l'association Ensemble contre la peine de mort - INA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L'écrivain américain James Ellroy contre la peine de mort - INA