Juan Carlos 1er abdique, vive Felipe VI !

 

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Le roi d'Espagne, Felipe VI, et son père Juan Carlos, à Madrid le 24 juin 2015 - AFP
Le roi d'Espagne, Felipe VI, et son père Juan Carlos, à Madrid le 24 juin 2015 - AFP

Après 39 ans de règne, le roi d'Espagne Juan Carlos a signé le 18 juin 2014 son abdication, passant le flambeau à son fils Felipe VI.

Choisi pour dauphin dès 1969 par Franco, le roi était monté sur le trône deux jours après sa mort, le 22 novembre 1975.

Juan Carlos, alors âgé de 76 ans, lègue à son fils la délicate mission de rénover une monarchie discréditée et de préserver une unité nationale malmenée par le sentiment indépendantiste en Catalogne et au Pays basque.

Moderne et discret, populaire mais disposant d'une étroite marge de manoeuvre, Felipe VI de Bourbon a été élevé dans un unique objectif : devenir roi d'Espagne. Etudes à l'étranger, formation militaire : « Il lui a été inculqué, dans son for intérieur, qu'il doit être le premier serviteur » de l'Espagne, a confié sa mère, la reine Sofia.

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Juan-Carlos 1er à sa sortie de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle le 25 juillet 1999 - AFP
Juan-Carlos 1er à sa sortie de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle le 25 juillet 1999 - AFP

Son grand défi : convaincre, dans un pays où le soutien populaire à la monarchie a atteint un plus bas historique après une série de scandales qui l'ont cependant épargné, où la crise économique et un taux de chômage de 26% ont engendré une perte de confiance dans les institutions, où l'unité nationale est mise à l'épreuve par les séparatismes catalan et basque.

Le visage sérieux mais souriant, d'apparence plus réservée que son père, le nouveau roi a longtemps vécu dans l'ombre de Juan Carlos.

Mais les ennuis de santé du roi, qui se sont multipliés depuis le printemps 2010, sa partie de chasse à l'éléphant au Botswana, en 2012, très controversée dans une Espagne enfoncée dans la crise, et le scandale judiciaire impliquant sa fille cadette Cristina, ont fait plonger sa popularité.

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Le couple royal espagnol le 7 juillet 2015 - AFP
Le couple royal espagnol le 7 juillet 2015 - AFP

Grand brun aux yeux bleus - il mesure 1,98 m -, l'élégant Felipe s'est attaché à cultiver une image de proximité et de modernité. Un pari aidé par son mariage en 2004 avec la charmante Letizia Ortiz, journaliste, divorcée, devenue la première reine d'Espagne n'ayant pas de sang royal. De leur union, sont nées deux petites filles blondes, Leonor, en octobre 2005, devenue à huit ans la nouvelle héritière du trône d'Espagne, et Sofia, en avril 2007.

La famille vit loin du faste, dans une belle demeure construite pour Felipe dans le parc du palais de la Zarzuela, résidence du roi d'Espagne, près de Madrid.

Felipe parle catalan

La légende dit que Juan Carlos s'est évanoui à l'annonce de la naissance de son unique fils, le 30 décembre 1968, après celles d'Elena en 1963 et de Cristina en 1965. La famille avait enfin son futur roi, la constitution espagnole donnant la préférence aux héritiers masculins.

A neuf ans, en 1977, Felipe est nommé prince des Asturies et héritier de la Couronne. Quatre ans plus tard, il prend sa première grande leçon, lors de la tentative de coup d'Etat du lieutenant-colonel Tejero, le 23 février 1981, qui sacralisera le roi comme bouclier de la démocratie espagnole.

Son père appelle le jeune garçon à ses côtés. « Il voulait qu'il soit dans son bureau, avec lui, pour le voir agir », a expliqué la reine Sofia à sa biographe, Pilar Urbano.

Après une dernière année de lycée au Canada, Felipe passe, de 1985 à 1988, par les écoles militaires des trois armées. Il étudie le droit à l'Université autonome de Madrid et passe un master de relations internationales à l'Université de Georgetown à Washington. Outre l'anglais, il parle aussi catalan.

Pilote d'hélicoptère, amateur de football, le nouveau roi est aussi très sportif, dans la tradition familiale. Il a participé aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992 au sein de l'équipe espagnole de voile.

L'image de la monarchie espagnole s'est améliorée depuis son couronnement, selon un sondage publié en juin 2015 pour le journal de centre droit El Mundo.

Cependant, avec Felipe VI, les Espagnols apprécient davantage la personne du roi (75% de popularité pour Felipe) que la monarchie, soulignait le journal.

Etrangement, une moitié des électeurs du nouveau parti de gauche radicale Podemos, 53,3%, ont « une bonne ou très bonne opinion du roi », ajoutait le journal.

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Mariage princier à Madrid - INA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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La carrière de Juan Carlos - INA