L'humour des Beatles : une autodérision très british
Dans leurs interviews comme dans leurs films, les Beatles ont souvent fait preuve d'un sens de la dérision et d'un humour très britannique.
En voici quelques exemples :
« - Que craignez-vous le plus, la bombe atomique ou les pellicules?
- La bombe atomique puisque nous avons déjà des pellicules. »
« - Répétez-vous beaucoup ?
- Pour quoi faire ? Nous jouons déjà en concert tous les soirs. »
« - Comment avez-vous trouvé l'Amérique ?
- En tournant à gauche au Groenland » (réplique de John Lennon reprise dans le film « A hard day's night »).
- Pouvez-vous nous chanter quelque chose ?
- L'argent d'abord. »
« - Ringo, voyez-vous souvent votre père ?
- Non, en réalité nous sommes juste de bons amis. »
« - Comment appelez-vous votre coiffure ?
- Je l'appelle Arthur (George Harrison). »
« - Vous jouiez autrefois des standards. Pourquoi ne le faites-vous plus ?
- Parce que maintenant nous en créons. »
En décembre 1965, les Beatles sortent l'album « Rubber soul » (âme de caoutchouc), jeu de mots avec « rubber sole » (semelle de caoutchouc) et « plastic soul » (âme influençable).
« - N'êtes-vous pas fatigués d'être les Beatles ?
- Baillements collectifs... « Je suis d'accord avec vous mais le problème si on divorce c'est qu'est-ce qu'on fait des gosses? » (Lennon).
Commentant l'attribution de l'« Ordre de l'Empire britannique » :
« - C'est juste un bidule; ça ne vous donne pas droit à une pension de dix livres par semaine ou à quelque chose du même genre (Ringo).
- Lorsqu'il a reçu notification officielle de l'honneur qui lui était fait, Ringo a pensé que c'était son "fascicule de mobilisation", car "avec cette histoire du Vietnam, on ne sait jamais. »
« - Savez-vous pourquoi on vous a décerné l'Ordre ?
- Probablement à cause de l'argent que le fisc récupère sur notre chiffre d'affaires (George Harrison). »
Par ailleurs, en 1964 et 1965, John Lennon publie deux nouvelles surréalistes au succès retentissant « In his own write » suivi de « A spaniard in the works », traduites sous le titre « En flagrant délire », par Rachel Mizrahi et l'écrivaine Christiane Rochefort.
Dans « Un glaçon dans le vent » (éditions Castor astral), recueil de ces deux nouvelles illustré par des dessins de Lennon, celui-ci laisse libre cours à son goût immodéré pour le «nonsense».
Parmi les titres éloquents de ses poèmes, dialogues ou saynètes traduits en français : « Soûlitaire je m'assis », « Planche nette et les sept ou huit saints », « Les érections générales », les textes étant à l'avenant.