L'humour des Beatles : une autodérision très british

 

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Même au fond d'un placard... Leon Neal - AFP
Même au fond d'un placard... Leon Neal - AFP

Dans leurs interviews comme dans leurs films, les Beatles ont souvent fait preuve d'un sens de la dérision et d'un humour très britannique.

En voici quelques exemples :

« - Que craignez-vous le plus, la bombe atomique ou les pellicules?

- La bombe atomique puisque nous avons déjà des pellicules. »

« - Répétez-vous beaucoup ?

- Pour quoi faire ? Nous jouons déjà en concert tous les soirs. »

« - Comment avez-vous trouvé l'Amérique ?

- En tournant à gauche au Groenland » (réplique de John Lennon reprise dans le film « A hard day's night »).

 - Pouvez-vous nous chanter quelque chose ?

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De G à D et de haut en bas, George Harrison, Paul McCartney, Ringo Starr et John Lennon à l'Odéon à Londres, le 26 décembre 1964 - AFP
De G à D et de haut en bas, George Harrison, Paul McCartney, Ringo Starr et John Lennon à l'Odéon à Londres, le 26 décembre 1964 - AFP

- L'argent d'abord. »

« - Ringo, voyez-vous souvent votre père ?

- Non, en réalité nous sommes juste de bons amis. »

« - Comment appelez-vous votre coiffure ?

- Je l'appelle Arthur (George Harrison). »

« - Vous jouiez autrefois des standards. Pourquoi ne le faites-vous plus ?

- Parce que maintenant nous en créons. »

En décembre 1965, les Beatles sortent l'album « Rubber soul » (âme de caoutchouc), jeu de mots avec « rubber sole » (semelle de caoutchouc) et « plastic soul » (âme influençable).

« - N'êtes-vous pas fatigués d'être les Beatles ?

- Baillements collectifs... « Je suis d'accord avec vous mais le problème si on divorce c'est qu'est-ce qu'on fait des gosses? » (Lennon).

Commentant l'attribution de l'« Ordre de l'Empire britannique » :

« - C'est juste un bidule; ça ne vous donne pas droit à une pension de dix livres par semaine ou à quelque chose du même genre (Ringo).

- Lorsqu'il a reçu notification officielle de l'honneur qui lui était fait, Ringo a pensé que c'était son "fascicule de mobilisation", car "avec cette histoire du Vietnam, on ne sait jamais. »

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Photo de Ringo Starr, George Harrison, John Lennon et Paul McCartney par le Français Jean-Marie Périer exposé à Los Angeles, le 23 avril 2009 Gabriel Bouys - AFP
Photo de Ringo Starr, George Harrison, John Lennon et Paul McCartney par le Français Jean-Marie Périer exposé à Los Angeles, le 23 avril 2009. Gabriel Bouys - AFP

« - Savez-vous pourquoi on vous a décerné l'Ordre ?

- Probablement à cause de l'argent que le fisc récupère sur notre chiffre d'affaires (George Harrison). »

Par ailleurs, en 1964 et 1965, John Lennon publie deux nouvelles surréalistes au succès retentissant « In his own write » suivi de « A spaniard in the works », traduites sous le titre « En flagrant délire », par Rachel Mizrahi et l'écrivaine Christiane Rochefort.

Dans « Un glaçon dans le vent » (éditions Castor astral), recueil de ces deux nouvelles illustré par des dessins de Lennon, celui-ci laisse libre cours à son goût immodéré pour le «nonsense».

Parmi les titres éloquents de ses poèmes, dialogues ou saynètes traduits en français : « Soûlitaire je m'assis », « Planche nette et les sept ou huit saints », « Les érections générales », les textes étant à l'avenant.