Les phases-clés de la chute de l'URSS 

 

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La chute de l'URSS en cinq moments-clés Aude Genet, Sabrina Blanchard - AFP
La chute de l'URSS en cinq moments-clés. Aude Genet/Sabrina Blanchard - AFP

Des réformes de la Perestroïka à la démission le 25 décembre 1991 du dernier dirigeant d'Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les principales étapes de la disparition de ce qui fut le premier Etat communiste au monde.

- 1985-1989 : Gorbatchev et la Perestroïka -

Mikhaïl Gorbatchev devient en mars 1985 le numéro un soviétique. Cet apparatchik de 54 ans, ce qui est jeune par rapport à la moyenne d'âge des dirigeants de l'URSS à l'époque, engage un vaste plan de réformes.

Il s'agit de la "Perestroïka" (restructuration) et de la "Glasnost" (transparence), censées sauver une économie secouée par la chute des prix pétroliers, la pénurie chronique de biens de consommation et une dette d'Etat croissante.

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Le numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev le 10 octobre 1986 à son arrivée à Reykjavik (Islande) pour des rencontres avec le président américain Ronald Reagan. - Mike Sargent - AFP
Le numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev le 10 octobre 1986 à son arrivée à Reykjavik (Islande) pour des rencontres avec le président américain Ronald Reagan. Mike Sargent - AFP

Des millions de Soviétiques découvrent des libertés inédites, mais aussi les pénuries, le chaos économique et les révoltes nationalistes. Par ailleurs, l'armée Rouge, embourbée en Afghanistan depuis 10 ans, se retire en 1989.

- 1989 : Le mur tombe -

En mai, la Hongrie ouvre sa frontière avec l'Autriche, première brèche dans le rideau de fer. En juin, en Pologne, après des élections semi-libres, le syndicat anti-communiste Solidarnosc met fin à l'hégémonie du Parti Communiste. Gorbatchev laisse faire.

A l'automne, les régimes communistes d'Europe orientale tombent un à un, et Moscou n'intervient toujours pas. Le 9 novembre, le Mur de Berlin s'effondre, puis la Tchécoslovaquie fait sa Révolution de velours et la Roumanie exécute son dirigeant stalinien, Nicolae Ceausescu. Le bloc socialiste n'est plus.

- 1990 : Premières indépendances -

En 1990, des républiques de l'URSS manifestent leurs velléités d'autonomie. En juin, le parlement de la Fédération de Russie proclame la souveraineté d'Etat de la plus grande des 15 républiques soviétiques, sous l'impulsion de Boris Eltsine, ancien allié politique de Gorbatchev devenu son irréductible adversaire.

En mars 1990 déjà, la Lituanie avait proclamé son indépendance. En janvier 1991, les troupes soviétiques interviennent (14 morts) mais finissent par se retirer. Le pouvoir central a perdu.

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Des gens d'Allemagne de l'Est et d'Allemagne de l'Ouest se rassemblent pour l'ouverture de la porte de Brandebourg à Berlin le 22 décembre 1989. Patrick Hertzog - AFP
Des gens d'Allemagne de l'Est et d'Allemagne de l'Ouest se rassemblent pour l'ouverture de la porte de Brandebourg à Berlin le 22 décembre 1989. Patrick Hertzog - AFP

- 1991 : Tentative de putsch -

En juin 1991, lorsque Boris Eltsine est élu au suffrage universel président de la Russie soviétique, Gorbatchev tente de sauver l'URSS de l'éclatement pur et simple en élaborant un nouveau "Traité de l'Union" accordant aux républiques une large autonomie.

Mais le 19 août, une poignée de communistes conservateurs opposés à cette réforme, fomentent un putsch pour en empêcher la signature prévue le lendemain. Gorbatchev, alors en vacances, est retenu prisonnier dans sa datcha de Crimée.

Le 21, le putsch est défait grâce à la détermination d'Eltsine qui a pris la tête de la résistance. Le 22, Gorbatchev revient à Moscou, mais son pouvoir est chancelant face au très populaire président russe.

Les jours suivants, Gorbatchev démissionne de son poste de secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS). Purement et simplement interdites par les autorités de nombreuses républiques, les activités du Parti communiste sont "suspendues" par Eltsine en Russie.

En quelques semaines, les républiques soviétiques, dont l'Ukraine, déclarent tour à tour leur indépendance. Les trois républiques baltes, dont l'URSS reconnaît l'indépendance le 6 septembre, sont admises à l'ONU le 17.

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Les dirigeants des trois républiques slaves - Russie, Ukraine, Belarus (ex-Biélorussie) -, constatent que l'URSS "n'existe plus" et décident de fonder une Communauté des Etats indépendants (CEI) ouverte à tous les Etats de l'ancienne URSS. - Sandrine Novosti - AFP
Les dirigeants des trois républiques slaves - Russie, Ukraine, Belarus (ex-Biélorussie) -, constatent que l'URSS "n'existe plus" et décident de fonder une Communauté des Etats indépendants (CEI) ouverte à tous les Etats de l'ancienne URSS. Sandrine Novosti - AFP

- Décembre 1991 : création de la CEI -

Le 8 décembre, les dirigeants des trois républiques slaves - Russie, Ukraine, Belarus (ex-Biélorussie) -, constatent ensemble que l'URSS "n'existe plus". Ils décident de fonder une Communauté des Etats indépendants (CEI) ouverte à tous les Etats de l'ancienne URSS.

Le 21 décembre à Alma-Ata (Kazakhstan), huit autres républiques adhèrent à la CEI, dont Eltsine refusera l'entrée à la Géorgie en proie à une guerre civile. Les trois pays baltes n'ont quant à eux pas envoyé de représentants dans la capitale kazakhe.

Le 24 décembre, la Fédération de Russie prend la place de l'URSS comme membre permanent au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

- Démission de Gorbatchev -

Le 25 décembre, Mikhaïl Gorbatchev annonce sa démission à la télévision. Aussitôt après, le contrôle des armes nucléaires soviétiques est transmis au président russe Boris Eltsine.

Les Etats-Unis reconnaissent les 12 républiques de l'ex-URSS. Au Kremlin, le drapeau russe remplace le drapeau soviétique.

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Il y a 20 ans l'URSS s'effondrait - AFP