JFK et la marche des Noirs pour l'égalité des droits

 

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Washington DC, 10 juin 1963, JFK signe l'Equal Pay Act qui garantit l'égalité des salaires - JFK Library/AFP
Washington DC, 10 juin 1963, JFK signe l'Equal Pay Act qui garantit l'égalité des salaires - JFK Library/AFP

D'abord attentiste face aux revendications des Noirs américains puis impressionné par les émeutes meurtrières, John Kennedy décide d'agir pour l'égalité des droits civiques, soutenu par son frère « Bobby », ministre de la Justice.

En septembre 1962, huit ans après la mise hors-la-loi de la ségrégation scolaire, le gouverneur du Mississippi refusant, malgré des décisions judiciaires, l'admission de James Meredith, premier Noir tentant d'intégrer l'université d'Etat d'Oxford, « JFK » prend une mesure forte. Il fait escorter le jeune homme par des responsables du ministère de la Justice et des policiers fédéraux.

Les émeutes d'Oxford font deux morts le 30 septembre, dont un journaliste de l'Agence France-Presse, Paul Guihard (30 ans), abattu à bout portant dans le dos, et une centaine de blessés dont 28 policiers fédéraux par balles.

« JFK » fait appel à l'armée. Dans sa chanson « Oxford Town », Bob Dylan réclamera une enquête sur ces deux meurtres, jamais élucidés.

Un mois plus tard, le président Kennedy va plus loin : il interdit, par décret, la ségrégation raciale dans les logements fédéraux.

Le 29 août 1963, il reçoit à la Maison Blanche les leaders d'une marche historique pour l'égalité des droits civiques qui réunit 200.000 personnes à Washington.

« Je fais un rêve » d'Amérique libérée du racisme, vient de déclarer depuis le Mall (artère principale) le pasteur noir Martin Luther King qui, contrairement à Malcolm X, leader des « Black Panthers », refuse la violence.

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Washington DC, 28 août 1963, le président Kennedy reçoit Martin Luther King (c) et les représentants des défenseurs des droits civiques - AFP
Washington DC, 28 août 1963, le président Kennedy reçoit Martin Luther King (c) et les représentants des défenseurs des droits civiques - AFP

Il recevra le prix Nobel de la Paix en 1964, année de la signature de la Loi sur les droits civiques par le président Lyndon Johnson, successeur de Kennedy. Le 4 avril 1968, Martin Luther King sera assassiné à Memphis (Tennessee), officiellement par James Earl Ray qui mourra en prison d'une hépatite C, trente ans plus tard.

Auparavant, à l'été 1963, John Kennedy, appuyé par « Bobby », s'efforce d'éviter une explosion généralisée entre les communautés.

Il s'engage à proposer rapidement au Congrès une loi « omnibus » sur l'égalité des droits civiques dans tous les domaines, du logement à l'éducation, du travail à la santé et au droit de vote. La mort ne lui en laissera pas le temps.

Le 14 octobre 1960 à Saginaw (Michigan), le candidat démocrate avait souligné la nécessité d'« utiliser toute l'autorité morale et légale du gouvernement fédéral pour (nous) assurer qu'aucun citoyen américain ne se voie refuser du travail du fait de sa race ou de sa religion » si l'Amérique « veut incarner devant le monde un vivant exemple de liberté ».

Cinquante ans plus tard, en novembre 2008, Barack Obama, de père noir et de mère blanche, avocat de formation comme son épouse, noire également, devenait le premier Afro-Américain élu à la présidence des Etats-Unis.

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1. Interview de Martin Luther King, le 18 mai 1963 - INA