Jackie Kennedy Onassis : un destin singulier

 

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Par sa beauté, son élégance, sa culture, Jackie Kennedy est un atout de choix pour son mari Cecil Stoughton-Wh Photographs - JFK Presidential Library/AFP
Par sa beauté, son élégance, sa culture, Jackie Kennedy est un atout de choix pour son mari Cecil Stoughton-Wh Photographs - JFK Presidential Library/AFP

« Je suis l'homme qui accompagne Jacqueline Kennedy », proclame à Paris le président, en juin 1961, lors d'une visite où son épouse lui vole presque la vedette.

Admirée pour sa dignité lors de l'assassinat du président, vilipendée lors de son remariage avec le milliardaire grec Aristote Onassis, Jackie s'est finalement réconciliée avec une Amérique qu'elle fascinait.

Belle, riche, élégante, cultivée, sportive et célèbre, mariée au chef d'Etat le plus séduisant de la planète, elle s'attire la sympathie du monde entier lors de l'assassinat de son mari à son côté à Dallas, le 22 novembre 1963.

L'image de cette veuve de 34 ans, vêtue de noir, le visage caché par de grosses lunettes fumées, entourée de ses deux jeunes enfants Caroline et « John John », bouleverse le monde entier.

La Maison Blanche recevra plus d'un million de lettres de condoléances.

Lorsque cinq ans après la mort de « JFK », elle se remarie avec l'armateur grec Aristote Onassis, elle est attaquée par la presse américaine. « Jamais une courtisane ne s'est vendue aussi cher », écrit le New York Post.

C'est une famille riche, catholique et républicaine qui voit naître Jacqueline Lee Bouvier, le 28 juillet 1929 à Southampton (Long Island - Etat de New York).

Son père, un agent de change d'ascendance française, et sa mère, Janet Lee, la fille d'un banquier, divorcent lorsqu'elle a 10 ans.

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Jackie et John F. Kennedy dans les années 1950 - JFK Presidential Library/AFP
Jackie et John F. Kennedy dans les années 1950 - JFK Presidential Library/AFP

Elle fait des études de lettres à Vassar, université très huppée et alors uniquement féminine de l'Etat de New York, puis à La Sorbonne à Paris, pendant un an, avant d'étudier le journalisme à Washington.

En janvier 1952, à 23 ans, elle est embauchée comme reporter photographe au Washington Times-Herald où elle travaillera 18 mois.

Au début de l'année 1953, le brillant sénateur John Fitzgerald Kennedy tombe sous son charme, à la faveur d'une interview. En juin, il la demande en mariage et, en septembre, l'archevêque de Boston les marie.

Le couple star séduit l'Amérique par l'alliance du charme et de l'aristocratie de l'argent.

Lorsque Jack accède à la présidence, Jackie a 31 ans et deux jeunes enfants, Caroline (3 ans) et John-John (moins de deux mois).

En 1956, Jackie a donné naissance à une fille morte-née, Arabella, un an après une fausse couche. En août 1963, elle aura un second fils, Patrick, qui ne vivra que 48 heures.

Première Dame des Etats-Unis, elle est moins heureuse qu'elle le semble devant les objectifs, avec un mari séducteur invétéré qui l'utilise comme atout de charme. Elle dépense une fortune pour redécorer entièrement la Maison blanche et, plus son mari est volage, plus elle est dépensière.

Conscient de l'impact de l'image, le président lui demande souvent de l'accompagner dans ses déplacements, car elle séduit par son charme, son élégance, sa culture, sa connaissance du français comme de l'espagnol.

Cinq ans après la tragédie de Dallas, la jeune veuve de 34 ans se remarie avec Aristote Onassis et reçoit deux millions de dollars. « Jackie O. » les perd rapidement à la bourse mais le milliardaire grec refuse de la renflouer.

Un an avant sa mort, il change son contrat de mariage pour l'empêcher d'hériter du quart de la fortune qu'elle pourrait exiger.

Après la disparition de son second mari, en 1975, Jackie revient s'installer définitivement à New York et reconquiert le coeur des Américains.

Elle redevient une femme active, avec une profession dont elle très fière : éditrice chez le géant de l'édition américaine, Doubleday, où elle sélectionne des manuscrits.

Lorsque le 19 mai 1994, un cancer du système lymphatique l'emporte, à l'âge de 64 ans, l'ex-First Lady est enterrée au côté de John F. Kennedy, au cimetière national militaire d'Arlington (Virginie), près de Washington.

Plus de 20 ans après sa mort, Jackie continue de séduire : elle est devenue une référence, ses objets personnels font toujours florès aux enchères du monde entier et elle fait encore couler beaucoup d'encre. Davantage même que son premier époux.