JFK et la guerre froide

 

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Vienne, 3 juin 1961, première rencontre, John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev Interfoto/AFP
Vienne, 3 juin 1961, première rencontre, John F. Kennedy et Nikita Khrouchtchev - Interfoto/AFP

Sur le plan extérieur, le président Kennedy veut asseoir l'hégémonie des Etats-Unis sur l'Union soviétique. En pleine guerre froide, il se présente comme le chantre de la démocratie libérale contre l'impérialisme communiste.

Pacifiste et progressiste, il prêche pour une politique extérieure faite de partenariats économiques. Dans les faits, alors que les dangers d'une confrontation nucléaire sont réels, il n'hésite pas à prendre de gros risques pour contrer l'influence communiste.

Lors de sa campagne électorale en 1960 puis au cours de sa première année au pouvoir, JFK définit les objectifs de sa politique internationale: les Etats-Unis sont engagés dans la guerre froide et visent l'endiguement du communisme. Il se place alors dans la droite ligne de ses prédécesseurs Truman et Eisenhower dont il a approuvé les objectifs lorsqu'il siégeait à la Chambre des représentants et au Sénat.

Mais une fois au pouvoir, il change de style et promet beaucoup. Il affirme que l'Amérique a perdu son prestige sous la présidence d'Eisenhower (1953-1961): il veut rendre au pays sa puissance militaire et améliorer les relations avec le monde communiste. Les Etats-Unis défendront Berlin-Ouest, renforceront l'Otan et se tourneront vers le tiers-monde, promet-il.

Son idée est d'aider les pays pauvres, en Asie, Afrique et Amérique latine, pour favoriser l'établissement de régimes démocratiques et éloigner le spectre marxiste. Dès 1959, alors qu'il n'est que sénateur, il crée un programme de bourses, "le pont aérien Kennedy" qui permet à des centaines d'étudiants africains d'étudier aux Etats-Unis. En mars 1961, il fonde l'Alliance pour le progrès - un fonds de 20 milliards de dollars d'aide au développement en Amérique latine - et les Peace Corps. Quelque 7.000 bénévoles vont partir dans une cinquantaine de pays pour y enseigner l'anglais, les nouvelles méthodes industrielles, agricoles et promouvoir la démocratie. 

Dans le même temps, il renforce la supériorité militaire américaine sur l'Union soviétique. L'armée est dotée de missiles, de bombardiers à long rayon d'action et de 500.000 hommes supplémentaires. Kennedy lance aussi le programme Apollo qui permettra aux Américains de marcher sur la Lune en juillet 1969.

Plusieurs échecs ternissent toutefois son bilan au pouvoir.

Avec l'Europe, il souhaitait mettre en place un partenariat reposant sur des échanges commerciaux et une coopération en matière de défense. Mais son projet se brise contre le refus du général de Gaulle de laisser la Grande-Bretagne entrer dans le Marché commun.

Malgré son déplacement le 27 juin 1963 à Berlin et son fameux discours ("Ich bin ein Berliner"), le président américain n'aura concrètement rien fait pour empêcher la RDA (République démocratique allemande) et l'URSS d'ériger le mur entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, en 1961.  

L'Europe n'occupe plus la première place dans la politique étrangère américaine.

Fidel Castro représente un nouvel échec pour Kennedy. Lorsqu'il est élu, Washington vient de rompre ses relations diplomatiques avec Cuba, et la CIA prépare une opération militaire pour renverser Castro. Le président donne son feu vert. Le débarquement dans la baie des Cochons, en avril 1961, est un fiasco et va pousser Castro dans les bras des Soviétiques. 

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Washington DC, 26 mars 1962, JFK et Jean Monnet, un des fondateurs de la Communauté européenne - AFP
Washington DC, 26 mars 1962, JFK et Jean Monnet, un des fondateurs de la Communauté européenne - AFP

Le président ne renonce pourtant pas à combattre le castrisme, à soutenir des raids contre-révolutionnaires à Cuba, à soutenir les complots d'assassinat du lider maximo. Peine perdue. La crise des missiles en octobre 1962 prend fin avec la promesse des Soviétiques de retirer de Cuba leurs rampes de missiles, leurs fusées et leurs bombardiers. Mais JFK renonce à chasser Castro du pouvoir. L'Amérique n'est plus toute puissante sur son continent. Et sa "diplomatie des bords du gouffre" a failli se solder par une guerre nucléaire avec l'URSS.

Enfin le Vietnam.

C'est lui qui va pousser les Etats-Unis dans l'engrenage vietnamien. Les Etats-Unis s'impliquent progressivement pour défendre le Sud Vietnam face au Nord et à l'insurrection des Vietcong. Si en novembre 1963, il affiche publiquement sa volonté de réduire la présence américaine (20.000 soldats), il sait en privé, que la gravité de la situation sur le terrain rend un retrait improbable.