Petit lexique de la période napoléonienne

Grognards lors d'une reconstitution historique à Versailles en 2021 - Ludovic Marin - AFP

Définition des périodes, concepts, objets, personnages clés de l'époque napoléonienne :

- Directoire -

période de transition entre la Révolution et l'époque napoléonienne allant d'octobre 1795 à novembre 1799 durant laquelle le pouvoir exécutif est exercé par un directoire de cinq membres. Période d'instabilité politique, d'agitation militaire mais aussi de foisonnement culturel durant laquelle le général Bonaparte s'illustre en menant la campagne d'Italie et la campagne d'Egypte.

- Consulat -

première période de pouvoir pour Napoléon qui suit son coup d'Etat du 18 Brumaire pour renverser le Directoire, et qui va de novembre 1799 à mai 1804. Napoléon devient Premier consul en décembre 1799. Période de musellement de l'opposition et de restriction des libertés publiques mais aussi de modernisation du pays : mise en place de la Banque de France (1800), du Code civil (1804), du musée Napoléon, futur musée du Louvre (1803) et du Concordat pour régir les relations entre l'Etat et les religions.

- Empire -

principale période de pouvoir pour Napoléon allant de mai 1804, date à laquelle il est proclamé « empereur des Français » par le Sénat, au premier exil à Elbe en avril 1814, puis de mars à juin 1815, période de retour au pouvoir (voir Cent-jours). L'Empire est une période de mise en application des réformes du Consulat (code civil, concordat, etc.), marquée par des guerres coûteuses en hommes (entre 1 et 2,5 millions de morts au total) et d'éphémères conquêtes territoriales. A son apogée entre 1810 et 1812, l'Empire napoléonien compte 130 départements et contrôle l'Europe occidentale, exception faite de la Grande-Bretagne et du Portugal.

- Cent-Jours -

période de reconquête du pouvoir par Napoléon de retour de son exil sur l'île d'Elbe, le 1er mars 1815, jusqu'à sa défaite à Waterloo en Belgique, son abdication puis son exil définitif sur l'île de Sainte-Hélène, en juin et juillet 1815.

- Despote -

Napoléon est souvent qualifié de « despote » ou de « despote éclairé ». Un despote est un souverain qui gouverne avec une autorité arbitraire et absolue (définition du dictionnaire Petit Robert). Le mot despote a comme synonyme tyran, autocrate et dictateur. Un despote éclairé désigne un monarque absolu adepte de la philosophie des Lumières (définition du Petit Robert). Pour l'historien Patrice Gueniffey, Bonaparte fait figure de « despote éclairé » à savoir de « souverain qui s'instruit et s'informe sur toutes les parties de sa tâche, qui emploie et consulte des hommes compétents, qui enfin réfléchit avant de décider ».

Bicorne de Napoléon dans une exposition en Belgique en mai 2021 - Kenzo Tribouillard - AFP

- Plébiscite -

vote direct du corps électoral par oui ou non sur une question qu'on lui soumet (définition du Petit Robert). Napoléon a fait appel par quatre fois au plébiscite, en 1800 (sur la Constitution de l'an VIII), 1802 (sur le Consulat à vie), 1804 (sur l'hérédité impériale) et 1815 (sur une réforme constitutionnelle).

- Talleyrand :

ministre des Affaires étrangères de Napoléon, à la fois dirigeant pragmatique et modéré, et homme politique cynique et corrompu. En 1809, il vend des renseignements militaires à l'Autriche et complote avec Fouché contre Napoléon. « Vous êtes un voleur, un lâche, un homme sans foi » s'emporte alors l'Empereur qui « humilie » mais finalement « ne punit pas », selon la critique de sa première épouse Joséphine de Beauharnais. Après cet épisode, Talleyrand continuera de conseiller l'empereur, notamment pour son remariage avec Marie-Louise d'Autriche en 1810.

- Fouché -

Napoléon s'expose sous toutes les coutures à La Villette. Anahide Merayan - AFP

ministre de la Police durant une grande partie de la période napoléonienne. Il participe à la mise en place d'un Etat policier et d'un régime de surveillance en France. Intrigant et doué d'un remarquable sang froid, Fouché a fasciné, notamment Balzac. « Fouché se réservait une grande partie des secrets qu'il surprenait et se ménageait sur les personnes un pouvoir supérieur à celui de Bonaparte », écrit le romancier dans « Une ténébreuse affaire ».

- Grognard -

surnom que se donnaient les soldats de Napoléon. « Grogner mais obéir, râler mais rester fidèle, un trait bien français », estime l'historien spécialiste de Napoléon Jean Tulard.

- Bicorne -

chapeau à deux pointes devenu symbole de Napoléon. Lorsqu'il est en uniforme, Bonaparte porte un habit de colonel, non pas de général, et se coiffe d'un bicorne noir, orné d'une cocarde tricolore, selon l'historien Thierry Lentz.