Avant le Covid-19, d'autres épidémies
A la fin de 2019, une maladie humaine inconnue émerge en Chine. En trois mois à peine, le nouveau coronavirus qui en est la cause se répand dans le monde, provoque une crise sanitaire inédite par sa rapidité et son ampleur.
La pandémie de Covid-19 n'est pourtant pas la première à secouer l'humanité et à semer la mort. Voici quelques grandes épidémies ayant marqué l'histoire :
La peste : Principalement transmis par les puces, et indirectement par les rats, le bacille de la peste, Yersinia pestis, une bactérie, est à l'origine de la première pandémie établie avec certitude par les historiens : la « Peste de Justinien » a sévi sur le pourtour méditerranéen et en Europe du 6e au 8e siècle, provoquant un grand nombre de morts dans les villes.
A la fin du Moyen-âge, une deuxième pandémie de peste se déclare : la maladie est introduite en octobre 1347 dans le port sicilien de Messine par des navires génois contaminés en Crimée. En quelques mois, la maladie se répand en Italie et France, puis dans le reste de l'Europe occidentale, causant jusqu'en 1351 la disparition estimée de 30% de la population européenne.
Des résurgences se produiront jusqu'à la fin du 18e siècle, avec par exemple au 17e siècle la « Grande peste de Londres » qui tue 20% de la population et au début du 18e la « Peste de Marseille et de Provence » qui élimine un quart à un tiers des habitants de cette région de France.
Le choléra :Cette maladie, causée par une bactérie transmise par des eaux souillées, provoque d'importantes diarrhées, jusqu'à provoquer la mort. Le choléra a entraîné des ravages au 19e dans les grandes villes européennes, faisant par exemple des centaines de milliers de morts en France lors des épisodes de 1848-49 et 1853-54.
Des épidémies frappent encore régulièrement la planète, essentiellement dans les pays sous-développés, comme en Haïti après un séisme en 2010 où la maladie a fait 10.000 morts. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que chaque année le choléra tue environ 100.000 personnes.
La variole : Avec ses pustules hautement contagieuses, la variole a été durant des siècles un fléau terrible surtout pour les jeunes enfants. Importée par les colonisateurs européens, le virus de la variole a décimé, par exemple, les populations autochtones sur le continent américain.
Au 20e siècle, cette maladie aurait tué plus de 300 millions de personnes, selon des estimations, soit plus que tous les conflits armés durant ce siècle. Cette maladie a totalement disparu grâce à un effort global de vaccination mené par l'OMS après la Seconde Guerre mondiale.
La grippe : Ce type d'infections saisonnières causées par une famille de virus entraîne chaque année entre 290.000 à 650.000 décès dans le monde, selon l'OMS.
Exceptionnellement, des pandémies dues à des virus nouveaux pour l'homme, provoquent des bilans plus lourds: la grippe de 1918-19 ou « Grippe espagnole » a tué environ 50 millions de personnes. La « Grippe asiatique » de 1957-58 a fait 1,1 million de morts. La « Grippe de Hong Kong » de 1968-69 a tué un million d'humains.
En 2009-2010, une pandémie de grippe A(H1N1) (initialement nommée « grippe porcine »), causé par un virus de la même famille que celui de la grippe de 1918, a fait officiellement 18.500 morts, selon l'OMS. Mais la revue médicale The Lancet a estimé rétrospectivement les décès à entre 151.700 et 575.400.
Le sida : Repéré pour la première fois en 1981 aux Etats-Unis, le sida est une maladie transmise par voie sexuelle ou par le sang, causée par un virus de type rétrovirus, le VIH-sida qui finit par provoquer un effondrement du système immunitaire et la mort (voir dossier « Les années sida »).
En 40 ans, le VIH-sida a fait environ 33 millions de morts. Grâce à la généralisation des médicaments anti-rétroviraux, le bilan annuel des personnes décédées des suites du sida a nettement reculé depuis le pic de l'année 2004 (1,7 million de morts). Mais le sida reste la deuxième cause de morts par maladie infectieuse dans le monde avec 690.000 décès en 2019, selon Onusida.
Ebola : Provoquant une fièvre brutale, des maux de tête, des vomissements et diarrhées, le virus Ebola a été identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC).
Depuis, ce virus, pour lequel il existe deux vaccins expérimentaux mais aucun traitement curatif, a semé plusieurs fois la terreur en Afrique, faisant au total environ 15.000 morts.
L'épisode le plus grave s'est déroulé entre fin 2013 et mars 2016 en Afrique de l'Ouest avec la mort de plus 11.000 personnes en Guinée, Sierra Leone et Liberia.
Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits avec une personne malade. Ce virus est terrible parce qu'il tue environ la moitié des personnes infectées.
Dengue, chikungunya, Zika : Dengue, chikungunya, Zika sont trois maladies infectieuses tropicales en pleine expansion qui ont la particularité d'être transmises par les piqûres de moustiques en particulier du moustique tigre.
Dengue et chikungunya présentent des symptômes proches : fortes fièvres et douleurs musculaires pour la dengue - fortes douleurs articulaires pour le chikungunya. L'une et l'autre maladie peuvent avoir des complications graves : atteinte du système nerveux pour le chikungunya et hémorragie pour la dengue.
Pour Zika, les personnes infectées ne ressentent souvent aucun symptôme. Mais le virus peut être dangereux pour les bébés en devenir dans le ventre des mères infectées, et provoquer de graves anomalies cérébrales chez ces enfants.
En 2015, une épidémie de Zika a touché l'Amérique latine, tout particulièrement le Brésil. Plusieurs milliers de bébés sont nés dans ce pays avec des malformations.
Des fléaux plus silencieux : D'autres fléaux infectieux provoquent des ravages de façon plus silencieuse, comme les virus des hépatites B et C (1,3 million de morts par an) et le paludisme (400.000 décès par an) transmis par les moustiques.
C'est le cas aussi de la tuberculose, une maladie provoquée par une bactérie, qui atteint les poumons. La tuberculose est la première cause de décès dans le monde par maladie infectieuse, avec environ 1,5 million de morts par an.