« Quelqu'un va payer ! » : l'avertissement du président Bush

 

Image
George W. Bush au moment où il apprend la deuxième attaque - Paul J. Richards - AFP
George W. Bush au moment où il apprend la deuxième attaque. Paul J. Richards - AFP

Quand le vol American Airlines 11 s'écrase sur le World Trade Center à 08H46, personne à la Maison Blanche ou dans l'entourage présidentiel ne sait qu'il a été détourné. A ce moment-là, le cortège présidentiel arrive dans une école à Sarasota en Floride où George W. Bush doit faire la lecture à une classe.

Avant d'entrer dans la classe, un de ses conseillers l'informe qu'un petit bimoteur s'est écrasé contre le World Trade Center. Le président évoque une erreur de pilotage. A 08H55 avant d'entrer dans la classe, il parle avec la conseillère à la sécurité nationale Condoleeza Rice qui se trouve à la Maison Blanche. Elle affirme d'abord qu'il s'agit d'un bimoteur puis d'un avion commercial. « C'est ce que nous savons à l'heure actuelle, monsieur le président ».

Voici une dépêche écrite trois ans plus tard et qui décrit la réaction du président George W. Bush.

WASHINGTON, 17 juin 2004 (AFP) - « Nous sommes en guerre ... Quelqu'un va payer » : telle aura été la réaction à chaud, relatée par un rapport d'enquête, du président George W. Bush peu après avoir appris que des terroristes venaient d'attaquer les Etats-Unis. (...)

A 09H05, 19 minutes après la collision du premier avion détourné par les pirates d'Al-Qaïda avec une des tours jumelles du World Trade Center, le président se trouve dans une classe d'école, en Floride. Des élèves lisent à haute voix. Le secrétaire général de la Maison Blanche, Andrew Card, l'informe alors discrètement qu'un autre appareil a frappé la seconde tour.

« L'Amérique est la cible d'une attaque », lui murmure Card à l'oreille, sous les regards intrigués des écoliers et des journalistes présents dont les téléphones commencent à sonner.

« Le président a senti qu'il devait irradier force et calme, et faire en sorte que le pays ne voit pas une réaction affolée en temps de crise », écrivent les auteurs du rapport.

 

Image
George W. Bush se recueille dans l'école de Sarasota (Floride) - Paul J. Richards - AFP
George W. Bush se recueille dans l'école de Sarasota en Floride. Paul J. Richards - AFP

Bush restera dans la classe encore 5 à 7 minutes. Ses conseillers l'informent ensuite de la situation.

- « Nous sommes en guerre » -

Mais le « Secret Service », sa garde rapprochée, pousse pour le mettre à l'abri en lieu sûr. Le convoi présidentiel ne quittera cependant l'école qu'à 09H35.

Selon des notes de la Maison Blanche, introduites dans ce rapport, le président téléphone au vice-président Dick Cheney.

« Il semble que nous ayons une petite guerre en cours, ici. J'ai entendu ce qui s'est passé au Pentagone. Nous sommes en guerre ... Quelqu'un va payer ! », dira M. Bush.

- Prendre de l'altitude -

Dick Cheney demande alors expressément au président de ne pas revenir à Washington, ce que Bush souhaite cependant faire, également contre l'avis de ses proches collaborateurs qui jugent la situation trop instable.

 

Image
Sécurisation de Air Force One, Floride, le 11/09/2001 - Paul J. Richards - AFP
Sécurisation de Air Force One, Floride, le 11/09/2001. Paul J. Richards - AFP

 

Des informations font en effet état d'un avion commercial détourné qui fonce vers la capitale fédérale. Peu après, Air Force One, l'avion présidentiel s'envole, mais sans destination précise.

« L'objectif, indique le rapport, était de prendre de l'altitude, aussi vite et aussi haut que possible, et de décider ensuite où aller ».

Il est 09H55. M. Cheney informe le président, qui est dans son avion, que trois appareils en tout se sont écrasés sur le territoire américain. Peu après, un quatrième, celui qui volait en direction de Washington, tombe dans un champ de Pennsylvanie après l'intervention des passagers.