Picasso : célébré à Paris et dans le monde entier

 

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Intérieur du musée Picasso de Paris, avant sa fermeture pour travaux en 2009, situé dans l'Hôtel Salé (17è siècle) - AFP
Intérieur du musée Picasso de Paris, avant sa fermeture pour travaux en 2009, situé dans l'Hôtel Salé (17è siècle) - AFP

Le musée Picasso, qui possède la plus grande collection publique au monde du maître, a rouvert en octobre 2014 après cinq ans de fermeture.

Il s'était engagé dans d'importants travaux de rénovation et d'agrandissement. Début 2016, il avait déjà attiré plus d'un million de visiteurs, dont 40% d'étrangers.

Ce musée est né grâce à une dation consentie en 1973 par les héritiers de Picasso. Il s'est enrichi depuis avec d'autres dations, dont celle des héritiers de Jacqueline Picasso, dernière épouse du peintre, qui s'est suicidée en 1986.

A la faveur de cette fermeture, des œuvres de Picasso provenant du musée avaient effectué une tournée mondiale qui avait attiré un très large public : à Madrid, Abou Dhabi, Tokyo, Saint-Pétersbourg, Seattle, San Francisco, Taipei, Shanghai etc. C'était, dans cette dernière ville, la première exposition Picasso en Chine.

Un musée de Ramallah est par ailleurs devenu en 2011 le premier établissement culturel de Cisjordanie à exposer une œuvre de Picasso (une toile de 1943, « Buste de femme »). Plus insolite, des céramiques de Picasso tombées dans l'oubli ont été redécouvertes par hasard en 2012 dans les réserves du musée d'art de Tachkent, en Ouzbékistan, 40 ans après avoir été offertes à cette ex-république soviétique d'Asie centrale par le Parti communiste français.

Le cinéaste espagnol Carlos Saura devrait bientôt tourner « 33 jours », le temps qu'il a fallu en 1937 à Picasso pour terminer à Paris le tableau « Guernica ». C'est Antonio Banderas, né à Malaga, comme le peintre, qui incarnera l'artiste.

A Paris, Picasso est l'artiste le plus présenté au Grand Palais depuis 1966 : six fois, contre quatre pour Matisse et trois pour Cézanne. « Picasso et les maîtres », en 2008-2009, a accueilli près de 800.000 visiteurs. D'autres expos à succès ont été organisées ces derniers mois en France comme celle sur les Stein (mécènes américains, entre autres, de Picasso), celle de Cannes sur la période méditerranéenne du peintre. De nombreux livres (dont des BD) et même un téléfilm sur Dora Maar ont aussi vu le jour.

Quant aux enchères, elles continuent à atteindre des sommets. En 2010, « Nu au plateau de sculpteur » a été adjugé plus de 106 millions de dollars à New York ! En 2012, « Nature morte aux tulipes » a été vendue à New York 41,5 millions de dollars.

En 2011, trois tableaux, illustrant chacun trois des amantes de l'artiste, s'étaient vendus pour un total de près de 48 millions d'euros tandis que « La lecture » partait à près de 30 millions d'euros, à Londres. En 2013, un portrait de Marie-Thérèse Walter, « Femme assise près d'une fenêtre », a été vendu 45 millions de dollars à Londres.

En 2015, « La gommeuse » partait chez Sotheby's à New York à près de 68 millions de dollars. Quant aux « Femmes d'Alger, version O » (1955), il a été adjugé le 11 mai 2015, chez Christie's, à New York, à 179 millions de dollars ! C'est le record absolu pour une vente aux enchères. Cette toile faisait partie d'une série de quinze (avec chacune une lettre allant de A à O) réalisée par le maître espagnol en hommage à Henri Matisse.

Et, s'il fallait encore une preuve du statut définitivement hors norme atteint par Picasso (qui a notamment donné son nom à quelque 80 établissements scolaires français), il n'y aurait qu'à citer ce responsable du géant des logiciels Oracle, chantant en 2012 les louanges du patron historique d'Apple, Steve Jobs, décédé : « Nous avons tous perdu quelque chose. Il était notre Picasso. Il n'y a personne comme lui ». L'hommage de l'écran au pinceau...

 

  1. L'Hôtel Salé, dans le Marais, musée Picasso (vidéo INA)